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CAMEROON
The new locomotive of Western Africa
Interview de
M. Kontcho,
Directeur Général de Auvergne Auto
Le 16 janvier 2001
Question 1: Pouvez-vous nous présenter Auvergne Auto depuis sa création et expliquer quelles étaient vos ambitions en créant au Cameroun ce type de société ?
Réponse 1: A l'origine je possédais un peu de matériel pour faire de la location de matériel roulant, c'est à dire des véhicules plus ou moins complexes. J'ai pensé que ce serait une chose très positive pour un certain nombre d'opérateurs de pouvoir bénéficier des services de location de véritables professionnels et d'être à même de louer des voitures pour tout type d'utilisation. Cette activité si elle a démarré progressivement n'en demeure pas moins aujourd'hui une activité qui se révèle rentable et dans un secteur où les taux de croissances qui sont atteints ne peuvent en aucun cas être comparés avec ceux qui sont enregistrés dans d'autres secteurs. En réalité, il y a un phénomène très simple qui existe au Cameroun, le nombre de véhicules qui sont à louer reste modeste et la demande si elle est satisfaite en général, peut rapidement dépasser l'offre. Dans un environnement économique comme celui que nous connaissons depuis un an avec la mise en place des travaux du pipeline Tchad-Cameroun, il peut arriver que le marché soit rapidement saturé. Il est vrai que la demande est actuellement plus forte que l'offre. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire d'avoir une infrastructure qui dispose d'un certain répondant pour que les clients potentiels puissent être satisfaits même dans de telles circonstances. Auvergne Auto a vu le jour en 1984 suite à une forte demande en véhicules formulée par un de mes amis. Nous avons alors mis en place une structure permettant la location de véhicules tout en échafaudant un plan de croissance sur du long terme. L'enthousiasme et l'ambition qui m'ont aidé à assumer ce défi tenaient entre autre à ma relation avec le matériel roulant et les véhicules en général. J'ai commencé avec des moyens extrêmement modestes qui se sont progressivement étoffés
Q. 2: Quels sont les atouts majeurs qui distinguent Auvergne Auto de ses concurrents ?
R 2: Tout d'abord, nous appliquons une politique de qualité de service qui nous pousse à effectuer régulièrement un renouvellement du parc automobile. Nous effectuons en permanence un suivi rigoureux de tous nos véhicules, utilitaires, voitures de tourisme ou camions de transport de sorte que les produits que nous proposons à notre clientèle offrent toutes les garanties nécessaires de sécurité et de fiabilité. Une autre qualité qu'Auvergne Auto peut mettre en avant tient au fait que nous offrons la possibilité aux entreprises qui souhaitent louer un certain nombre de véhicules de pouvoir choisir ces véhicules et de leur donner en location des véhicules neufs. Nous traitons avec quasiment tous les concessionnaires et notamment avec les Camerounais mais aussi de façon plus large au niveau sous-régional. La seule condition qui sous-tende la location d'un véhicule neuf que nous devrions acheter pour satisfaire un client est que celui-ci nous garantisse une location de trois mois minimum. Je tiens à préciser à nouveau que nous sommes même, si le nom de la société ne l'indique pas, une structure qui opère également des activités de location de véhicules beaucoup plus importants en terme de tonnage. D'ailleurs cette partie location de camion de transport est certainement amenée à se développer de façon exponentielle avec les besoins qui se font déjà sentir dans le cadre du pipeline qui est en train d'être réalisé. Il y a effectivement plusieurs centaines de milliers de tonnes de matériel à transporter et à acheminer vers les différents sites de construction.
Q 3: Quelle est la répartition de ces différentes activités au sein de Auvergne Auto, et quelles sont les activités les plus importantes du transport des marchandises ou de celui des personnes ?
R 3: Nous avons des contrats avec le groupe COTCO, la Cameroon Oil Transportation Company qui à la charge d'animer l'opération de construction du pipeline Tchad-Cameroun et qui est donc actuellement l'opérateur le plus important dans le pays. Les opérations de location de voitures demeurent les plus importantes opérations au niveau de notre chiffre d'affaire.
Q 4: Comment êtes-vous parvenu à remporter le contrat avec la Cameroun Oil Transportation Company, et dans quelles proportions ce marché considérable va t-il accroître votre chiffre d'affaires ?
R 4: Il est certain que ce contrat est une opération excessivement importante pour notre société. Le projet dont nous parlons est le plus grand projet américain jamais réalisé en Afrique Centrale et peut être sur tout le continent, et son montant global va atteindre 3,7 milliards de dollars. Nous étions en fait présents dans les médias, nos services étaient proposés et correctement mis en valeur de sorte que des responsables de la COTCO sont venus négocier directement avec nous la location d'un nombre de véhicules à des conditions que nous avons définies ensemble et pour toute la durée du contrat de construction du pipeline, à savoir plus de trois années. Ce contrat entraînera donc naturellement à terme une hausse significative du chiffre d'affaires qu'il est encore difficile à évaluer exactement.
Q 5: Quelle est l'importance du parc automobile d'Auvergne Auto ?
R 5: Le parc peut atteindre actuellement une capacité de 200 véhicules, en ne comptant que les véhicules loués et en circulation. Il se peut que nous soyons obligés de renforcer encore notre parc pour faire face à des demandes supplémentaires. Un des avantages que nous avons sur la concurrence est d'entretenir d'excellents rapports avec tous les concessionnaires présents au Cameroun. Ceux-ci peuvent faire preuve d'une réactivité assez importante quand le besoin s'en fait sentir. Nous commandons des véhicules à ces concessionnaires de façon très régulière grâce à quoi nous bénéficions en retour d'un traitement de faveur.
Q 6: Quels sont vos principaux concessionnaires ?
R 6: Nous travaillons avec 80% des concessionnaires présents au Cameroun sans privilégier aucun d'entre eux. La seule personne que l'on va essayer de mettre dans les meilleures dispositions, c'est le client.
Q 7: Vous faites partie des leaders dans ce secteur d'activité, êtes-vous satisfait de ce positionnement ?
R 7: Effectivement, nous avons la chance d'avoir réussi à établir Auvergne Auto dans le peloton de tête. Aujourd'hui, le nom de l'entreprise est connu et il signifie quelque chose, et signifie pour beaucoup, nous l'espérons en tous cas, un service de qualité et de fiabilité quelles que soient les demandes et les attentes. Mais avant tout, nous souhaitons aller de l'avant car c'est ainsi seulement que des activités telles que les nôtres peuvent se maintenir. Nous travaillerons toujours selon les besoins du client et nous ne leur imposerons jamais nos produits.
Q 8: Envisagez-vous de mettre en place un service de réservation et de location de véhicules via Internet ?
R 8: Il est tout à fait vrai que certains de nos clients nous appellent de l'autre bout du monde et demandent certaines informations, ce qui est un exercice onéreux et parfois sujet au bon vouloir des lignes téléphoniques ou des fax utilisés. Naturellement, le genre d'évolution qui permet à une entreprise de mettre toutes ses informations commerciales à disposition de sa clientèle et de tout client potentiel représente un gain de temps et d'efficacité remarquable. Internet est une solution que nous devons adapter à notre entreprise pour le confort des clients et pour être toujours à la pointe de la performance.
Q 9: Au-delà du transport des biens, des marchandises et des personnes et de la location de tout type de véhicules, vous êtes également un entrepreneur industriel. Pouvez-vous nous donner un aperçu de ces activités ?
R 9: Nous venons effectivement de mettre en place une unité de fabrication de matières plastiques en tout genre: bottes, ustensiles ménagers, etc. C'est un projet qui est en cours de finalisation, l'usine est pratiquement achevée et seuls quelques éléments restent à éclaircir pour que la production puisse démarrer, tel que l'achat d'un certain nombre de moules pour pouvoir mettre sur le marché les produits qui sont attendus par les consommateurs locaux.
Q. 10: Comment en êtes vous venu à monter un tel projet et quels sont les éléments qui vous ont donné la conviction qu'il existait un marché prêt à absorber les marchandises produites ?
R 10: J'ai eu l'occasion de visiter une usine de fabrication de produits plastiques lors d'une foire industrielle en Italie. En assistant au processus de fabrication, j'ai pu me rendre rapidement compte des potentialités que ce type d'industrie revêtait et particulièrement en Afrique où la plupart des marchandises présentes sur le marché sont importées avant d'être commercialisées. Il est vrai que j'ai immédiatement été très intéressé par cette activité et que d'ailleurs l'industrie était un domaine qui m'attirait depuis longtemps sans que je n'aie jusqu'alors franchi le cap de réaliser un projet de cette envergure.
Q 11: Est-ce un projet d'un apport conséquent en terme d'investissement ?
R 11: Nous procédons par étape, et plus le projet avance, plus les besoins sont importants et plus l'investissement réalisé augmente. L'investissement essentiel a été dégagé pour la mise en place de l'usine. Entre autre pour l'acquisition d'une machine pour la transformation des matières premières c'est à dire le PVC qui est à la base de produits pétroliers. Cette machine est déjà installée et est associée d'ores et déjà à des machines à multiples lames qui réalisent le dimensionnement des chaussures et de tous les autres produits réalisés. Le montant des sommes investies jusqu'à aujourd'hui s'élève à plus d'un million de dollars.
Q. 12: Quand comptez vous démarrer la production et comment voyez-vous l'évolution de ce projet a moyen terme ?
R 12: L'activité démarre déjà: nous avons réalisé des tests de production et des essais pour calibrer les produits et déterminer nos critères de qualité. Nous ne tarderons pas à entrer réellement en phase de production industrielle. Concernant maintenant l'avenir à moyen terme et le marché qui s'ouvre à nous, nous sommes très positifs car il est évident que ce marché comporte une dimension sous-régionale et non pas seulement camerounaise. Il me semble que les débouchés dans les pays voisins sont extrêmement importants et que ce type d'industrie est encore peu présente. Les produits que nous allons réaliser s'adressent donc à des millions de consommateurs potentiels.
Q 13: Avez-vous déjà été approché par des clients potentiels ?
R 13: Nous avons déjà des contacts avancés avec des sociétés telles que la CDC ou la Socapalm qui ont des besoins s'agissant de produits comme des bottes en plastiques pour réaliser tout type de travaux sur les sites des plantations. Hévécam est également demandeur de ce genre de produits. En fait, les débouchés sont divers et se multiplieront avec notre capacité à réaliser des produits de qualité et à un rapport qualité/prix attractif puisque produit localement. Un certain type de chaussures de sécurité qui sont utilisées sur les chantiers pourra être rapidement produit. La compagnie Cotco nous a demandé si nous n'avions pas la possibilité de leur fournir des bottes de sécurité. C'est intéressant quand on sait que le chantier du pipeline fera travailler plus de 10 000 personnes. Ce type de marché permettrait de réaliser des performances intéressantes dès le commencement de nos activités. Nous sommes donc impatients d'être au cur de la production et de tout mettre en uvre pour que l'objectif fixé soit atteint.
Q 14: Quand pensez-vous atteindre le seuil de retour sur investissement et comment envisagez-vous l'avenir de vos activités en tant qu'industriel ?
R 14: D'ici 2005 je pense que nous aurons réalisé un chiffre d'affaires qui aura pratiquement couvert la totalité des investissements. Ce sont les objectifs que nous nous sommes fixés. La sous région est très peu industrialisée dans ce secteur de production de produits plastique et dérivés. Nous devrions réussir à prendre position. Le PVC qui entre dans la production automobile est un produit auquel nous nous intéressons de près, et les investissements extrêmement lourds qui doivent être faits nécessitent que nous soyons déjà adossés à une industrie qui enregistre de bons résultats. Voilà nos objectifs, et notre volonté consiste à les atteindre en mariant nos moyens, notre connaissance du marché et notre savoir-faire.